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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/368

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Lui montroit l’art de bien piper,
À quelque jeu que ce pût être
Sans que l’on pût le reconnoître.
C’est où bien des gens ont recours
Et qui lui fut d’un grand secours.
Avant qu’elle eût cette science,
Elle perdit, mais d’importance.
Mais vous allez tous admirer
Comme elle s’en sut bien payer.
Au carnaval, temps de remarque,
Notre jeune et vaillant monarque,
Pour chasser mille ennuis fâcheux,
Dansoit un ballet somptueux :
Brancas, cette jeune merveille,
Qui a le pas fin et l’oreille,
Dans ce ballet, non par hasard,
Représentoit, dit-on, un art[1],
Oui, c’étoit la Géométrie :
Son habit couleur de prairie,
Et qui valoit son pesant d’or,
M’en fait ressouvenir encor.
En attendant, comme je pense,
Que son tour vint d’entrer en danse,
Hélas ! monsieur de Relabbé
La fit bien venir à jubé ;
Sans vous conter des hyperboles
Lui gagna dix-huit cents pistoles.
Après un semblable malheur,
On ne dansa pas de bon cœur.
La somme n’étant pas payée,

  1. Le Ballet des Arts, paroles de Benserade, musique de Lully, fut dansé pour la première fois par Sa Majesté le 8 janvier 1663.