la maréchale en elle-même. Elle dit à ses amis qu’elle vouloit renoncer à toutes les vanités du monde ; mais, comme elle en avoit dit autant à la mort du duc de Longueville, et que cependant elle n’en faisoit rien, on ne crut pas qu’elle tînt mieux parole cette fois-là que l’autre, en quoi l’on ne se trompa pas ; car la mort de son mari, qui arriva quelques années après [1], l’ayant mise en liberté de vivre à sa mode, elle fit succéder au Basque un nombre infini de fripons qui valoient encore moins que lui. Le chevalier au Liscouet [2] l’entretint jusqu’à ce qu’il en fût las, à qui succéda l’abbé de Lignerac [3] ; et comme elle lui faisoit part de son lit, elle l’obligea de lui faire part de sa bourse. Enfin l’abbé de Lignerac ayant quitté la belle-mère pour la belle fille, elle est
- ↑ À peine deux ans après, car le maréchal de La Ferté mourut le 27 septembre 1681.
- ↑ Philippe-Armand du Liscouet, chevalier, vicomte des Planches, étoit fille de Guill. du Liscouet et de Marie de Talhouet. Sa sœur épousa le fameux financier Deschiens.
- ↑ L’abbé de Lignerac, de la famille des Robert, seigneurs de Lignerac et de Saint-Chamans, qui avoient des alliances dans les maisons de Levis, branche de Charlus, et de Hautefort.
chez madame de Quintin avec mille louis qu’il fit sonner ; sa reconnoissance l’obligea de dire d’où ils venoient. Ce procédé a si excessivement saisi la B… qu’elle en est devenue une image de Benoît, comme autrefois ; et le sang et les esprits ne courant plus, elle est actuellement enflée et gangrenée, de sorte qu’elle est à l’agonie. Nous y passâmes hier, le petit Coulanges et moi. On attend qu’elle expire ; elle est mal pleurée ; le père et le mari voudroient qu’elle fût déjà sous terre. Il n’y a point deux opinions sur cette belle cause de mort. » Cf. p. 417.
Et ailleurs : « Nous fûmes, tout ce que vous connoissez de femmes, au service de cette pauvre B… Il est très vrai que c’est C… qui l’a tuée. »