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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/442

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qui étoient de la débauche et toujours des premiers à mettre les autres en train, furent un peu mortifiés avant que de partir : car celui-ci, qui étoit fils du fameux M. Colbert, en fut régalé d’une volée de coups de bâton qu’il lui donna en présence du monde, parce que, comme il étoit grand politique, il étoit bien aise qu’on fût dire au grand Alcandre qu’il n’avoit pu savoir un tel déréglement sans qu’il fût suivi d’un châtiment proportionné à la faute. A l’égard du marquis de Biran, le grand Alcandre dit, en parlant de lui, qu’il n’avoit que faire de prétendre de sa vie de devenir duc, et qu’il seroit toujours plus prêt à lui donner des marques de son mépris qu’à faire aucune chose qui tendît à sa fortune. Cependant nous venons de voir, il n’y a guère, que ce prince ne s’est pas ressouvenu de sa parole, à moins qu’on ne veuille dire que ce n’est pas au marquis de Biran qu’il vient d’accorder le rang de duc, mais à mademoiselle de Laval [1], qu’il a épousée.

Le bruit qu’avoit fait cette débauche étant un peu apaisé, les parens des exilés sollicitèrent leur retour, pendant que la duchesse de La Ferté

    en chef en Languedoc, il fut nommé maréchal de France le 2 février 1724.

  1. Marie-Louise de Laval, fille d’Urbain de Laval, marquis de Lezay, et de Françoise de Sesmaisons, épousa le marquis de Biran le 20 mai 1683. Il sera reparlé d’elle et de la courte intrigue qui lui valut la faveur du Roi.