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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/480

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avoir raccommodé toutes choses, et que le grand Alcandre retournât à son ordinaire chez madame de Montespan, il ne laissa pas que de poursuivre sa pointe avec mademoiselle de Fontanges [1].

Il la vit en particulier, et il lui donna des marques de son affection et en reçut de la sienne ; ce qui ne put être si secret que toute la cour n’en fût bientôt abreuvée.

Le grand Alcandre fut si content de cette nouvelle conquête, qu’il donna au prince de Marsillac la charge de grand-veneur [2], pour récompense de la lui avoir procurée.

[ [3] Cependant, comme il étoit sujet à trouver des maîtresses fécondes, il sut bientôt que mademoiselle de Fontanges étoit grosse ; ce qui l’obligea à lui donner le titre de duchesse [4], et à

  1. Ici finit le passage intercalé par certaines éditions dans l’histoire de mademoiselle de Fontanges. Voy. p. 454.
  2. La charge de grand veneur a toujours été exercée par les gentilhommes des plus qualifiés de la cour ; nous y voyons, avant le prince de Marsillac, le duc de Rohan et le marquis de Soyecourt.
  3. Le passage qui suit, entre crochets, a été intercalé aussi dans l’histoire de mademoiselle de Fontanges, à la fin. Mais nous suivons les premières éditions.
  4. Madame de Sévigné, lettre du 6 avril 1680 : « Madame de Fontanges est duchesse, avec vingt mille escus de pension ; elle en recevoit aujourd’hui les compliments dans son lit. Le Roi y a été publiquement ; elle prend demain son tabouret et s’en va passer le temps de Pâques à une abbaye que le Roi a donnée à une de ses sœurs. Voici une manière de séparation qui fera bien de l’honneur à la sévérité du confesseur. Il y a des gens qui disent que cet établissement sent le congé. En vérité, je n’en crois rien ; le temps nous l’apprendra. Voici ce qui est présent : Madame de Montespan est enragée ; elle pleura tout hier. Vous pouvez