Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/41

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A gagner plus d’une victoire,
Et l’Amour avoit à son tour
Travaillé souvent pour la Gloire.
Mais cependant l’Amour, pour ne perdre le temps,
Commande à la Renommée
De faire venir son armée,
Et dans deux jours se met aux champs,
Et divise en trois corps ses troupes amoureuses.
Il choisit les plus belliqueuses
Pour les ménager prudemment ;
Il étoit lui-même à leur tête,
Prêt à combattre vaillamment
Pour une si belle conquête.
Il prétend à tout prix
Soumettre le cœur d’Iris.
Il se fondoit sur son expérience,
Sur son adresse et sa vaillance.
Dès qu’on met l’Amour en jeu,
Il n’entend plus raillerie,
Et ne dresse jamais aucune batterie
Qu’à dessein de faire grand feu.
Dans sa marche il fit paroître
Qu’il est toujours très puissant,
Car il conquit en passant
Les cœurs qu’il put reconnoître ;
Il emporta d’assaut le cœur d’Amarillis[1],
Il prit celui d’Aminthe[2] et celui de Philis[3],
Il accepta les clefs de celui de Climène[4]

  1. Manchini.
  2. La Vallière.
  3. Montespan.
  4. Du Lude. Sic dans le texte. Il faut lire Mademoiselle de Ludres. Voyez p. 13.