Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais il l’est plus qu’on ne peut croire
Lorsqu’il voit que ce gros accompagne la Gloire,
Et qu’elle s’en détache afin de l’embrasser.
Pour répondre à ces soins il s’avance, il se presse,
Et, chacun les laissant passer,
Ils se rendent tous deux caresse pour caresse.
Les complimens durèrent tout le jour ;
Celui d’après, la Gloire vit l’Amour
Et lui parla de paix dès cette conférence.
L’Amour fit de la résistance,
Lui remontra qu’il étoit en pouvoir
De vaincre et de tout entreprendre,
Et par des raisons lui fit voir
Que la Place devoit se rendre ;
Mais la Gloire lui fit entendre
Que bien souvent un noble désespoir
Fait faire des efforts qu’on ne sauroit comprendre.
Il se laisse toucher à ce zèle pressant,
Et sans différer il consent
Que la Gloire se satisfasse.
On fait trois jours de trève, et la Gloire d’abord,
Pour mettre enfin l’Amour et la Vertu d’accord,
Se présente devant la place.
Mais quels plaisirs ne goûte pas
Un cœur que la Vertu possède,
Quand la Gloire avec ses appas
Se présente et vient à son aide !
La Vertu la reçut avec empressement,
Lui donna d’abord audience ;
Il est vrai que par bienséance
Tout se passa publiquement.
Le monde sait que d’ordinaire