Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/169

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du colibri, l’étoile de givre, les pendeloques cristallisées des gouttières, le carreau bien clair de la maisonnette, la glace biseautée du château, sans rien noyer dans cette mer de lumière.

Victor Hugo reste le plus grand poète, bien qu’on lui accole les noms de Lamartine, de Musset, de Sully Prud’homme, de Vigny, de Régnier, de Coppée, etc., dans une nomenclature des bardes de la langue française. Mon Dieu, s’il fallait subir la contamination des voisins, votre confrère de La Défense, aurait fort à craindre de vous frôler de trop près, lui qui écrit : « Nous, Français de Québec, nous avons un passé, une histoire qu’aucun de nous ne lit sans émotion. Nous ne rougissons pas de nos pères, non ! Car dans la victoire comme dans la défaite, ils ont toujours été grands… Si nous sommes loyaux, si nous voulons la paix, pas un cependant parmi nous, de ceux-là du moins qui sont restés français d’esprit et de cœur, comme de nom, n’a oublié la manière barbare et froidement brutale dont nos pères ont été traités dans certaines circonstances. »

Bravo ! voilà qui s’appelle parler en homme de cœur !

Pourquoi, M. Stanislas, avoir écrit ces lignes qui laissent à la lecture une impression plutôt pénible, pour ne pas dire plus ?

Quand cessera-t-on, enfin, de nous fatiguer les oreilles avec ces vieilles rengaines : Les martyrs de 37, Chénier, etc.

Vieilles rengaines ! Fi ! l’horreur ! Vous trouvez sans doute les juvéniles rengaines plus harmonieuses ? N’aimez-vous pas mieux les sons grêles d’un ancien clavecin, que la gamme faussée d’un piano moderne, élégant dans sa boîte en bois de rose, mais prématurément détraqué par tous les piocheurs de passage ?…

Vieille rengaine !… mais je l’entendrais tous les