NOUVELLE VÉCUE
L y avait une fois une petite fille toute mignonne, avec
une tête frisée d’or et des yeux de saphirs, brillants
comme des étoiles, qui se nommait Mariette. Elle habitait
avec son papa et sa maman, une villa fleurie de lauriers,
souriant au Richelieu. Le soir, la lune niellée d’argent filtrant
à travers les clairs obscurs d’un petit bois, plaquait
le flot verdâtre de grosses écailles lumineuses, on eut dit une
couleuvre endormie que les arbres des deux rives ensevelissaient
mystérieusement. On entendait comme dans un
rêve la vague jaser tout bas avec la grève, et le vent bruire
doucement dans la charmille, tandis qu’un chantre nocturne
préludait en mineur. Ce qui faisait dire à Jean,
l’amoureux de Mariette, galant comme un troubadour,