Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/194

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luxe, bien souvent abdique son devoir et méconnaît la grandeur de sa mission, l’idéal de la maternité, qui est de former de bons citoyens et des hommes d’honneur pour le pays !

Qu’adviendra-t-il de notre race, si nous laissons le sentiment de l’honneur s’atrophier chez la jeune génération ? Malheur ! si le feu sacré vient à s’éteindre. Vestales préposées à sa garde, nous serons enterrées toutes vivantes dans ce flot d’égoïsme qui monte, qui monte toujours, et menace de nous envahir.

À l’enfant qui grandit, espoir de la patrie, il ne suffit pas de faire joindre les mains, il faut de plus inculquer en son âme des principes de probité et de loyauté, le culte de la foi jurée, le respect de la femme, l’admiration des héros, l’amour de la patrie et de la liberté, la charité, la bienveillance universelle. Car l’histoire a prouvé que la grandeur d’âme peut exister sans la foi, mais que la foi sans l’honneur ne peut produire d’œuvres vivantes. Le but des religions est de faire converger vers Dieu les qualités et les vertus dont nos âmes sont ornées, comme ces fleurs qui tournent leur calice vers le soleil levant. À nous donc, femmes canadiennes, de déposer dans ces jeunes cœurs confiés à notre amour la semence divine que la rosée du ciel fécondera ensuite.