Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/69

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Dont les pétales blancs, comme des papillons,
Voltigent dans l’espace avec la luciole ;
Sa chevelure d’or sans lien s’auréole,
Sous le réseau ténu d’innombrables rayons !
................................
Mon regard ébloui se baignait de lumière
À les voir onduler sous l’astre pâlissant,
Si belles toutes deux, que mon cœur hésitant
Ne savait à laquelle adresser sa prière.
J’étendis les bras vers les étranges fantômes
Et, sur la terre en fleurs tombant à deux genoux :
— « Spectres mystérieux, quels doux noms avez-vous ?
« Sous votre pas léger frémissent les atômes
« La source vagabonde oubliant de s’enfuir,
« S’arrête frissonnante… » — Une sainte harmonie
Comme un soupir d’Éole, à la brise attiédie,
Module ces accents : Je suis le Souvenir,
L’ombre-sœur est l’Amour : nous traversons la vie
Sur l’azur étoilé ! Fidèles fiancés,
Nous défions la mort tendrement enlacés.
Éternisant le rêve en votre âme ravie !
Souvenir, de l’Amour, je ne suis qu’un mirage
Un éclair de sa flamme illuminant la nuit
D’un immortel rayon qui jamais ne pâlit !
À la passion fuyant, comme un lointain nuage,
Au serment éphémère, au sublime délire
Je survis en votre être immuable et subtil…
Tel on voit en automne, une sève d’Avril
Couronner de bourgeons, l’arbuste aux fleurs de cire
Ainsi, je............................
.......Le zéphir caressa mes cheveux.......
Je m’éveillai soudain… Les roses carminées
Sommeillaient doucement sur leur tige inclinées.
Deux gouttes de cristal ruisselaient de mes yeux.