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Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/16

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Q. Et d’après les faits établis ils ont continué à tirer ?


R. Oui Monsieur.


Q. Plusieurs fois ?


R. Trois fois et plusieurs coups à chaque fois. Le lendemain j’ai voulu me rendre compte à peu près où étaient les balles. J’ai été voir et j’ai vu la place de deux balles dans la grande fenêtre du boucher Bédard au coin de la rue Bagot et Sauvageau et de là je suis monté la rue Sauvageau et vers la rue Morin et une marque de balle dans une porte de la rue Morin, au coin de la rue Sauvageau et Morin. Maintenant si on me demande d’aller plus loin, je suis entré dans la maison et si vous me demandez qu’est-ce que j’ai appris, qu’est-ce qu’on m’a dit, je vous le dirai. Sinon je ne le dirai pas.


Le Coroner. — Non mon Père.


Q. Mon Révérend Père, vous êtes Français ?


R. Oui Monsieur.


Q. Probablement que vous avez voyagé beaucoup ?


R. Je suis au Canada depuis vingt quatre ans. Je suis missionnaire des sauvages depuis dix huit ans, Je voyage tous les étés à partir du mois de mai au mois d’octobre et je vas parmi les Indiens, depuis quatre ans je suis résidant à St.-Sauveur pendant l’hiver.


Q. Vous dites que vous avez été parmi les Indiens ?


R. Oui.


Q. Vous avez probablement eu occasion d’avoir connaissance de certaines émeutes, de certains troubles ?


R. C’est bien tout le contraire. Je vas vous surprendre un peu. Les Indiens sont les hommes les plus calmes du monde. Je n’ai jamais eu aucune émeute aucun