Aller au contenu

Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à la foule de s’en retourner. J’ai dit : mes amis retournez s’il vous plait, ne venez pas, je n’ai pas besoin de vous. Quelqu’un dans la foule a dit : le père nous dit de nous en retourner, n’y allez pas, obéissons lui. J’ai continué ma marche avec l’homme de police marchant en avant de moi. Un peu avant d’arriver à la rue Bagot l’homme de police a dit : père, attendez un peu, ici il y a du danger, les soldats sont tout près. Je vas crier « police » alors on ne tirera pas. C’est ce qui a été fait. L’homme de police, avant d’arriver au tournant a crié : « police, police ». Alors un autre homme de police vint à notre rencontre.


Q. Vous ne savez pas qui ?


R. Non je ne sais pas quel est celui qui vint à ce moment en avant de moi. Peut être est… ce……


Q. Si vous ne savez pas peu importe.


R. il vint nous rejoindre à mi-chemin entre la rue Demers et la rue Sauvageau sur la rue Bagot. Il me dit : arrivez ici, voici deux hommes étendus à terre. En arrivant, un soldat qui était là, l’arme à la main, le genou à terre, me dit en me montrant le premier : cet homme est mort. En anglais : this one is dead. Alors auprès de lui, à peu près à quatre ou cinq pieds de lui gisait un homme. En arrivant à lui il me regardait et me dit : est-ce vous père Évain ? je dis : oui mon ami — qui êtes vous ? — Tremblay. Vous me connaissez ? — en effet je le reconnus. J’avais vu cet homme là plusieurs fois. Alors je lui donnai les secours de mon ministère ; et ensuite je me retournai vers le cadavre et je lui donnais aussi les secours