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Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/4

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que mon ministère me permettait de donner dans ce cas.


Mtre A. Lavergne. — Sur quelle rue était-ce ?


R. Au coin de la rue Demers et Bagot. La rue Signaï prend tout près de là. Les deux cadavres étaient le long de la clôture sur la rue Bagot, mais tout près du coin Demers, mais gisant sur la rue Bagot. Le cadavre du mort était couché sur le dos, les bras étendus. L’autre ne se plaignait pas trop. Dès que j’eus fini de remplir mon ministère, j’entendis derrière moi des coups de feu. Les soldats étaient sur la rue, genou en terre, fusil à la main, comme on tire en rase campagne généralement, genou à terre. Ils firent une salve de fusillade vers la rue Sauvageau.


Le Coroner. — Est-ce qu’il y avait une grande foule sur la rue Sauvageau à ce moment ?


R. Je vas vous dire Monsieur le Juge. Je vas continuer mon rapport. Alors sans regarder vers la rue Sauvageau s’il y avait du monde oui ou non, je m’approchai des soldats et je leur dis en anglais — parce que j’avais remarqué qu’ils parlaient anglais: pour l’amour de Dieu ne tirez pas, ce sont simplement des passants qui s’en vont chez eux sans doute. Je sais qu’il n’y a pas de danger ici, du moins tant que je serai avec vous ; les gens que je viens de quitter me connaissent et je ne crois pas qu’il y ait ici personne qui tirent de ce côté là. J’ai dit ça pensant qu’il n’y avait rien de danger non plus. Je ne connaissais pas ce qui s’était passé auparavant. Je reçus d’un soldat une réponse qui n’est pas parlementaire. Je ne sais pas si