Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/167

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Au début de l’année 1800 se montrèrent les premiers symptômes de l’hydropisie. L’œdème avait d’abord apparu aux chevilles, pour gagner ensuite progressivement l’abdomen et le tronc jusqu’à l’issue finale.

La première idée qui s’offre à l’esprit est, évidemment, celle d’une affection cardiaque ou d’une lésion rénale. On a peut-être trop délibérément rejeté l’hypothèse de cardiopathie, sous le prétexte que Cooper fut, dans ses jeunes années, un passionné de sports violents, de cricket, de football, d’équitation, etc. L’argument peut se retourner : n’aurait-il pas pu, en effet, surmener son cœur par la pratique de pareils exercices ? La conjecture est, nous semble-t-il, soutenable. Mais nous devons reconnaître, toutefois, que celle de lésion des reins permet de mieux expliquer les alternatives de raison et de folie que le poète a présentées.

Durant les périodes où son organisme s’imprègne lentement, Cooper a l’apparence d’un individu sain ; éprouve-t-il une émotion vive, la décharge toxique se fait et c’est alors la démence. Comme J.-J. Rousseau, avec lequel il offre, au moins, cette analogie, Cooper aurait été un artério-scléreux, un « urémique latent ».

On ne trouve pas, à vrai dire, la preuve irréfra-