Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/166

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pables ; s’ils se livrent à un acte de violence, c’est contre eux-mêmes et non contre autrui. Il n’est donc pas téméraire d’appliquer un tel diagnostic au personnage que nous venons d’étudier.

La folie de W. Cooper n’a jamais, d’ailleurs, été méconnue, pas plus par lui-même que par ses proches. Mais combien les avis ont été divergents, quand il s’est agi d’en expliquer la nature et l’origine !

D’aucuns ont voulu trouver celle-ci dans la religion, à cause de la tournure mystique qu’affecta sa vésanie. Mrs Unwin et le révérend Newton ne doutaient pas, quant à eux, que c’était une épreuve imposée par la Providence au pécheur infortuné, en punition de l’existence dissolue qu’il avait menée dans sa jeunesse. Notre science de précision ne saurait se contenter de ces explications, et si la religion a joué, dans la vie du poète, un rôle incontesté, il nous faut chercher une autre cause à ses maux, une cause physique, physiologico-pathologique. C’est ce qu’a parfaitement compris le Dr J. Boutin, qui s’est nettement orienté du côté des tares organiques, pour établir sa diagnose.

On possède des données trop vagues sur l’hérédité de Cooper, pour en tirer d’utiles enseignements ; force est donc de s’en tenir à l’état même du sujet en cause, et aux rares informations qui