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CHOPIN

Pour le psychologue qui se pique d’être quelque peu biologiste, pour le clinicien qui se doit d’être psychologue, que de prétextes à évoquer cette grande ombre, à remonter dans le cours des ans le calvaire de cette existence qui, toute brève fut-elle, ne fut qu’un long martyre ! Quelle tentation d’essayer de pénétrer cette nature d’une sensibilité exquise, inquiète, irritable au moindre froissement !

Chez Chopin, comme chez nombre de ceux qui sont passés sous notre scalpel, l’homme explique l’artiste ; de même que les œuvres commentent la vie.

Afin de mieux saisir « cet ensemble mélancolique et passionné, cette tendresse rêveuse et parfois amère, cette passion inquiète, ces soubresauts et ces élans qui le soulèvent de terre et bientôt le laissent retomber, ces aspirations vers un idéal entrevu, touché parfois mais jamais complètement