Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/192

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terre ; pour Edgard Poë, en Amérique ; et aussi, du moins en partie, pour Lamartine et Alfred de Vigny, en France.

Tout comme l’auteur d’Éloa, en sa mystique exaltation, Tennyson s’attribuait une mission divine, « le rôle sacerdotal de l’élu ». Il restait persuadé que « le don de la poésie lui avait été conféré par son père céleste, comme un grand témoignage de confiance, afin qu’il pût devenir un instrument qui transmît à ses semblables le message reçu du Maître… Le sentiment de l’origine divine de ce don lui semblait presque écrasant, car il sentait que chacune de ses paroles devrait être consacrée au service de Celui qui avait touché ses lèvres avec le feu du ciel ».

Ainsi l’auteur de Maud se rattache à la grande famille de ces « extasiés » qui se sont voués dans le domaine de la philosophie et des lettres à sublimiser, si l’on peut dire, la pensée humaine.