Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de retour il tomba en syncope à ses pieds. Ce simple incident éclaire les divergences des deux natures, et on devine lequel des deux devait être la victime de cette désharmonie.

Nous avons révélé, il y a nombre d’années[1], des lettres inédites de G. Sand à son médecin, le Dr Mollin[2]. Ces lettres, écrites, selon toute vraisemblance, vers 1843-1844, malgré leur expression banale, méritent d’être retenues en raison de l’intérêt qui s’attache à tout ce qui touche un homme comme Chopin, et aussi parce qu’elles nous renseignent très exactement sur sa maladie.

Voici, probablement, la première en date :


Mon cher Docteur, Chopin est souffrant : voulez-vous venir après votre dîner ? Je vous en prie.

À vous de cœur.

George Sand.

Docteur, nous vous prions de venir à notre aide. M. Chopin a renvoyé son flacon, et les pharmaciens ont refusé de le remplir de nouveau sans votre autorisation. Si vous pouvez passer aujourd’hui chez nous, vous nous ferez plaisir.

Mille compliments.

Jeudi matin.

George Sand.

S’agit-il d’une solution de morphine, ou d’une

  1. Dans notre article sur « La maladie de Chopin d’après des documents inédits ». (Chroniq. Méd., 1er novembre 1899.)
  2. Le Dr Mollin habitait 4, rue de l’Arcade.