Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/260

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si une fois vous y pénétrez par un endroit ouvert devant vous, c’en est fait de vous : il n’y a pas de crochet assez fort qui puisse vous retirer de là[1]. »

Ainsi se trouve expliquée l’exclamation du personnage de la Foire de Sorotchinetz :

« Seigneur Dieu, pourquoi une pareille plaie sur nous autres pécheurs ? Il y avait déjà assez de vilaines choses dans ce monde, et tu nous a encore encombrés de femmes[2] ! »

Il fut, du reste, toujours gauche avec elles. « Le hohol, c’est-à-dire Gogol, — Mme Smirnova avait l’habitude de désigner chaque familier de son salon d’un surnom pittoresque ; or, hohol était des mieux imaginés, puisque le mot peut se traduire littéralement par la « huppe », à cause du toupet de cheveux qui caractérise les Cosaques et que portait Nicolas : — le hohol… m’a paru gauche, timide et triste », tel nous le présente la grande dame qui avait su réunir autour d’elle une société d’élite et qui a mérité d’être appelée la Notre-Dame de Bon-Secours de la littérature russe en détresse. Pouchkine, seul, était arrivé à apprivoiser le hohol récalcitrant ; il avait tant taquiné Gogol sur sa sauvagerie et sa timidité, qu’il avait fini par lui

  1. Ibid., VIII, 246.
  2. Veillées de l’Ukraine, 37.