Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consulte alors les empiriques ; on lui a vanté l’hydrothérapie avec laquelle un paysan de Silésie réussit des cures extraordinaires : il accourt auprès de Priessnitz. Comme cette médication ne lui a pas mieux réussi que les précédentes, il consulte de nouveau la Faculté : à Dresde, on diagnostique une maladie de foie ; à Berlin, on tient pour une affection nerveuse de l’estomac. Le praticien berlinois prescrit à Gogol des lotions froides, des bains de mer et un séjour à Rome.

Les années suivantes, on le retrouve à Paris, à Ostende, à Naples, passant son temps en chemin de fer, en diligence ou en bateau à vapeur.

À Naples, il s’embarque pour la Palestine, décidé à accomplir ce pèlerinage de Jérusalem, devenu chez lui une obsession.

Ses souffrances, il les considère comme « le juste châtiment de ses péchés », mais il a confiance dans « la miséricorde de Dieu qui est infinie ». Il fait ses dévotions dans la ville sainte, communie « sur le tombeau du Sauveur », assiste à la messe « sur la pierre même du sépulcre » ; pour lui seul, le prêtre a célébré l’office !…

À peine de retour dans sa patrie, il recommence à geindre. « Pourquoi suis-je revenu dans mon pays, gémit-il ; plus qu’à tout autre, il convient de me tenir à part. » Loin de s’améliorer, sa santé se gâte de plus en plus. Ses pratiques d’ascétisme ne sont