Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/286

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savoir ». Il avait songé à rédiger une chronique manuscrite des moindres faits et gestes de la famille, comme une sorte de livre de raison, où ont été puisés la plupart des renseignements que nous reproduisons. Il a fait suivre cette chronique de la copie d’écrits religieux, de la main même du vieil Ivan Ivanovitch, et qui atteste la piété assez exaltée du grand-père d’Ivan Alexandrovitch.

Le père de ce dernier nous est représenté comme « un bel homme de taille moyenne, blond, aux yeux gris, presque bleus, au sourire agréable ; sa physionomie était intelligente et sérieuse ; des médailles pendaient à son cou ». C’est dire qu’il était d’un piétisme exalté, auquel se mêlait quelque superstition.

Détail qui peut avoir sa signification : son portrait était placé, dans la chambre de sa femme à côté de celui d’un « illuminé » vêtu jusqu’aux talons d’une longue tunique et non loin d’une grande armoire remplie d’icônes, devant laquelle brûlait constamment une veilleuse à la flamme bleue.

La mère d’Ivan paraît avoir été une excellente femme, peu instruite, adonnée aux soins du ménage, d’une activité régulière et tranquille et dont les soucis n’allaient pas au delà du gouvernement de sa maison.

L’enfance de Gontcharov s’écoula, dans cette