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par des cloisons en bois. La pièce du milieu servait à la fois de salle à manger, de salon pour les rares visiteurs et de salle de réception pour les malades qui venaient consulter le père docteur.

Dostoïevsky perdit sa mère alors qu’il venait d’atteindre sa septième année. Celle-ci était, dit-on[1], de très faible santé : renseignement bien imparfait, dont nous devons nous contenter. Il y a, toutefois, apparence que la mère de Dostoïevsky mourut de tuberculose.

Le père de Dostoïevsky nous est davantage connu.

D’après le frère du romancier, c’était un homme excessivement exigeant, impatient et surtout très emporté. D’autres nous le dépeignent « nerveux, morose, soupçonneux ». À seize ans, Dostoïevsky portait ce jugement sur son père : « Il est bon, mais quel étrange caractère ! Ah ! que de malheurs n’a-t-il pas eu à endurer ! J’ai envie de pleurer à la pensée que rien ne peut le consoler. »

L’origine du mal[2] dont souffrit toute sa vie

  1. Ossip-Lourié, La psychologie des romanciers russes du XIXe siècle. Paris, 1905.
  2. Avant qu’éclatât l’épilepsie, Dostoïevsky avait eu une extinction de voix contre laquelle échouèrent tous les traitements employés ; la méthode homéopathique, pas plus que l’isolement, ne parvinrent à en avoir raison. L’enfant guérit au cours d’un voyage à Saint-Pétersbourg : il s’agit évidemment là d’une laryngite de nature purement nerveuse, assez fréquente chez les épileptiques, nous assure un spécialiste que nous avons interrogé à ce sujet.