Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/345

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amis de veiller à ce que les signes de la mort fussent bien constatés avant de procéder à son inhumation ; il les en pria verbalement, et aussi par écrit. Plus tard il eut des palpitations cardiaques pour lesquelles il recourut à l’hydrothérapie que le paysan sibérien Priessnitz venait de mettre en vogue[1].

En 1849, Dostoïevsky déclare qu’il est en bonne santé, « sauf les hémorroïdes et le dérangement des nerfs qui va crescendo… L’appétit est insignifiant, le sommeil insuffisant, et encore mêlé de cauchemars ». Un mois après, il ressent une « douleur à la poitrine qu’il n’a jamais eue ; la nuit, il devient plus impressionnable…, de longs songes hideux » interrompent son sommeil. « Depuis quelque temps, ajoute-t-il, il me semble que mon parquet vacille, et je me trouve dans ma chambre comme dans une cabine de bateau à vapeur. Je conclus de tout cela que mes nerfs se dérangent. Quand un pareil état nerveux s’emparait de moi autrefois, j’en profitais pour écrire : dans cet état, on écrit toujours mieux et davantage ; mais maintenant je me retiens pour ne pas m’achever. Pendant environ trois semaines, je n’ai rien écrit, maintenant, je recommence. »

  1. « … Il se peut que je me soigne définitivement par l’eau froide, d’après la méthode de Prisnitz (sic)… Le traitement de Prisnitz me tient l’imagination. Il se peut que les médecins me le déconseillent. » Lettre de 1847.