Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/36

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foi de tels passages de ses Contes, qu’Hoffmann fut un tabétique. On a voulu retrouver le tableau de son propre état dans ces lignes extraites de La Fenêtre d’angle du Cousin :

« Mon pauvre cousin a eu le même sort que le fameux Scarron. Une maladie opiniâtre lui a ôté aussi l’usage de ses jambes. Il en est réduit à rouler de son lit à son fauteuil et de son fauteuil à son lit, avec l’aide du bras vigoureux d’un invalide maussade, qui lui sert de garde-malade. Mon cousin a une autre ressemblance avec Scarron : il est aussi auteur… Cette passion d’écrire a joué un vilain tour au pauvre cousin : il a beau être très malade, la roue de l’imagination tourne toujours au galop dans sa tête ; il invente, invente, malgré toutes les souffrances ; mais quand il s’agit de faire prendre aux idées le chemin du papier, le méchant démon de la maladie a barré le passage ; non seulement la main refuse le service, mais les idées s’envolent, ce qui jette le cousin dans la plus noire mélancolie. »



FAC-SIMILÉ D’UNE EAU-FORTE D’HOFFMANN
extraite de ses « Œuvres posthumes »
(Magasin pittoresque 1861)

Dans Le Petit Zacharie, Hoffmann fait cadeau au méchant gnome Cinabre, pour le punir de ses forfaits, du mal qu’il juge le plus horrible, de celui qui le torture lui-même ; mais dans les symptômes qu’il décrit, on ne reconnaît que des lectures, mal digérées, d’ouvrages médicaux, et nullement, comme d’aucuns l’ont un peu témérairement avancé, les