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signes du tabes dorsalis[1]. Les lésions de l’ataxie locomotrice, ainsi que l’a très judicieusement objecté l’auteur[2] d’une remarquable étude sur notre conteur, se constituent beaucoup plus lentement : ne pas oublier que l’évolution de la maladie a été, dans le cas d’Hoffmann, relativement rapide.

En octobre 1821, Hoffmann était en excellente santé et de la meilleure humeur ; quelques semaines plus tard, il était repris de ses crises de foie dont il avait eu souvent à se plaindre[3].

Au mois de janvier de l’année suivante, Hoffmann ne pouvait plus bouger de son fauteuil : ses jambes n’étaient encore qu’à demi paralysées ; bientôt elles le furent tout à fait et les membres supérieurs se prirent à leur tour : son bras droit lui refusant tout service, il dut prendre un secrétaire et lui dicter les contes qu’il était devenu incapable d’écrire de sa propre main. Cette rapidité d’évolution rappelle évidemment beaucoup plus ce qu’on observe dans la polynévrite alcoolique que dans l’ataxie, à marche incomparablement plus lente.

  1. Comme Champfleury, dans une étude, d’ailleurs très attachante, publiée par l’Athenœum français (15 septembre 1855).
  2. Dr Kuenemann, Les Génies morbides : Hoffmann (1776-1822), in Répertoire de médecine internationale, 1912.
  3. Les premiers symptômes s’étaient manifestés à Posen : il avait eu alors, outre des épistaxis, des douleurs dans l’hypocondre droit et des vomissements bilieux ; les crises hépatiques étaient, depuis lors, revenues à plusieurs reprises, de plus en plus fréquentes, de plus en plus douloureuses.