Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/368

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dérober sous lui, s’enfuit dans son cabinet et se jeta tout habillé sur son lit… De temps à autre, un tremblement nerveux secouait son corps. Des idées tout à fait incohérentes, tout à fait étrangères à sa situation, traversaient son esprit… ». Après d’autres incartades, le préfet maniaque fut conduit dans une maison de santé, aboutissant logique, conclusion attendue, mais qui témoigne comment un grand artiste, par des moyens qui sont propres à son génie, parvient à devancer la science.


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Si nous avons parlé plus longuement de l’épilepsie et de la manie, ce n’est pas que ce soient les seules affections dont l’étude ait tenté Dostoïevsky ; il a, non moins exactement et minutieusement, décrit la mélancolie (Hippolyte, dans L’Idiot) ; un délire chronique, à évolution systématique et progressive (Catherine Marméladoff, de Crime et Châtiment).

Aliocha, d’Humiliés et Offensés, est un faible d’esprit, comme nous en coudoyons tant dans la rue. Le prince K…, dans le Rêve d’un Oncle, et le vieux Sokolsky, dans Un Adolescent, représentent deux stades de la démence sénile. Lise Knokhlakoff, des Frères Karamazoff, Lise Drozdoff, des Possédés, sont des hystériques.