Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Je suis toujours très souffrant ; je n’y vois presque pas et mes lèvres sont si paralysées que le baiser me devient impossible… »

Au mois d’août, il fait une saison à Barèges. Les premiers bains lui ont été salutaires et il reprend quelque espoir ; mais, depuis lors, « cela a marché avec la lenteur d’un escargot ». Les organes de la parole sont si paralysés qu’il ne peut parler et voilà quatre mois qu’il éprouve une grande « difficulté de mastication et de déglutition et l’absence de goût ». Il se plaint, en outre, de vertiges, d’« étourdissements continuels », qui lui font regagner précipitamment Paris. Pris de découragement, il envoie au diable tous les médicaments et déclare se résigner à son sort.

En février (1847), il avise sa mère qu’il se sent assez bien ; que son état s’améliore peu à peu ; il n’y a que ses pauvres yeux qui ne veulent pas guérir.

« À vrai dire, les yeux sont sains, mais les paupières sont comme paralysées par une espèce de contraction nerveuse, qui fait qu’elles s’abaissent toujours davantage. »

Il s’agace « de ne pouvoir lire et de ne pouvoir aller au théâtre ». Il ne peut même supporter la lumière du gaz. Tout cela disparaîtra, il l’espère, du moins, sous l’influence de l’air et de la vie calme de la campagne.