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état s’aggraver. Sur le conseil de son nouveau médecin, le Dr Gruby, il alla passer quelque temps dans une maison de santé de la rue de Lourcine[1], tenue par son ami, le Dr Faultrier. Il y resta jusqu’à la fin de mars ; au mois de mai, il était à Passy, 64, Grande-Rue, tout au fond d’un jardin.

Ses jambes étaient devenues « flasques, comme si elles étaient en coton » ; on le portait et on le nourrissait comme un enfant. Il était couché sur deux matelas posés à terre ; il s’y trouvait mieux que dans un lit ordinaire.

Grâce aux soins du Dr Gruby, son état avait paru un instant s’améliorer : il avait peu à peu recouvré l’usage des mains, la sensibilité du palais ; une paupière demeurait entr’ouverte ; quelque espoir était permis. Espoir de bien courte durée : si les yeux allaient un peu mieux, les crampes étaient continues « dans le bras droit et la main droite » et la paralysie ne disparaissait pas.

Les membres inférieurs restaient toujours inertes : le matin, après un bain d’eau tiède, on le portait, avec d’infinies précautions, sur une couchette bien rembourrée, car la moindre pression, le moindre mouvement un peu brusque, lui arrachaient un cri de douleur. Un jour que son médecin était là pendant qu’on le transportait, il lui

  1. Numéro 34.