Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/161

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n’agit que dans l’estomac, ou dans les intestins. Je ne parlerai pas sur-tout de ces dispositions vagues de bien-être ou de mal-être, que chacun éprouve journellement, et presque toujours sans en pouvoir assigner la source, mais qui dépendent de dérangemens, plus ou moins graves, dans les viscères et dans les parties internes du système nerveux : dispositions très-remarquables, qui, pour n’avoir aucun rapport avec l’état des organes des sens, n’en déterminent pas moins d’importantes modifications dans la nature des penchans, ou des idées, et très-certainement agissent d’une manière immédiate sur la faculté de penser, sur celle même de sentir. À des faits convaincans et directs, il est sans doute inutile d’en ajouter qui, pour avoir toute leur force, demanderoient de plus longues explications.

Les observations précédentes prouvent donc que les idées et les déterminations morales ne dépendent pas uniquement de ce qu’on nomme les sensations ; c’est-à-dire, des impressions distinctes reçues par les organes des sens, proprement dits : mais que les impressions résultantes des fonctions de plusieurs organes internes y contribuent