Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/189

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constriction forte et vive, qui repousse en quelque sorte le nerf en lui-même ; tantôt ils se relâchent, et lui permettent de s’épanouir en liberté. Ces deux états, à raison soit de leur degré, soit de l’importance ou de l’étendue des organes qui en sont le siége primitif, se communiquent plus ou moins à tout le système nerveux, et se répètent, suivant les mêmes lois, dans toutes les parties de la machine vivante. Comme ils apportent une gêne considérable dans les fonctions, ou leur donnent au contraire une grande aisance, on voit facilement pourquoi il en résulte des perceptions si diverses. Quand ils sont foibles et peu marqués, ils ne produisent qu’un sentiment de mal-aise, ou de bien-être : quand ils sont prononcés plus fortement, c’est la douleur ou le plaisir[1]. Dans le premier cas, l’animal se retire tout entier sur lui-même, comme pour présenter le moins de surface possible : dans le second,

  1. Ces deux états des extrémités sentantes ne sont pas toujours la cause du plaisir, ou de la douleur ; mais chacun d’eux accompagne la sensation qui lui est spécialement propre, donne immédiatement naissance à quelques-uns de ses effets, et les augmente tous.