Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/190

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tous ces organes semblent aller au-devant des impressions ; ils s’épanouissent pour les recevoir par plus de points. On sait assez, sans qu’il soit nécessaire de le dire, que ces deux circonstances dépendent ou de la nature des causes qui agissent sur les nerfs, ou de la manière dont ces causes exercent leur action. Mais l’on ne doit pas négliger d’observer que les impressions agréables peuvent, par leur durée ou leur intensité, produire le mal-aise, ou même la douleur ; et que les impressions douloureuses, en déterminant un afflux plus considérable de liqueurs dans les parties qu’elles occupent, y produisent souvent quelques-uns des effets, pour ainsi dire, mécaniques et locaux, du plaisir : ce qui du reste n’apporte aucun changement à la distinction établie.

Quoique la sensibilité veille par-tout et sans cesse à la conservation de l’animal, soit en l’avertissant des dangers qui le menacent, ou des avantages qu’il peut recevoir de la part des objets extérieurs ; soit en entretenant, dans l’intérieur, la suite non interrompue des fonctions vitales : cependant les impressions ne paraissent pas avoir lieu d’une manière instantanée ; elles ne se font point sentir dans