Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais quoique, depuis Condillac, l’analyse ait marché par des routes pratiques parfaitement sûres, certaines questions, qu’on peut regarder comme premières dans l’étude de l’entendement, présentoient toujours des côtés obscurs. On n’avoit, par exemple, jamais expliqué nettement en quoi consiste l’acte de la sensibilité. Suppose-t-il toujours conscience et perception distincte ? Et faut-il rapporter à quelqu’autre propriété du corps vivant les impressions inaperçues, et les déterminations auxquelles la volonté ne prend aucune part ?

Condillac, en niant les opérations de l’instinct, et cherchant à les ramener aux fonctions rapides et mal démêlées du raisonnement, admettoit implicitement l’existence d’une cause active, différente de lasensibilité : car, suivant lui, cette dernière cause est exclusivement destinée à la production des divers jugemens, soit que l’at-