Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/22

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tention puisse en saisir véritablement la chaîne, soit que leur multitude et leur rapidité, chaque jour augmentées par l’habitude, en cachent la véritable source à celui qui s’observe lui-même. Il est évident qu’alors les mouvemens vitaux, tels que la digestion, la circulation, les sécrétions des différentes humeurs, etc., doivent dépendre d’un autre principe d’action.

Mais, en examinant avec l’attention convenable les assertions de Condillac touchant les déterminations instinctives, on les trouve (du moins dans l’extrême généralité qu’il leur donne) absolument contraires aux faits : et pour peu qu’on se soit rendu familières l’analyse rationnelle et les lois de l’économie animale, on voit ces mêmes déterminations se confondre en effet, d’une part, avec les opérations de l’intelligence, et de l’autre, avec toutes les fonctions organiques ; de sorte qu’elles forment une espèce d’intermédiaire