Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/216

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ordinaire, que s’exécutent les opérations de l’imagination et de la mémoire. Les notions des objets qu’on se rappelle et qu’on se représente, ont bien été fournies, le plus communément, il est vrai, par les impressions reçues dans les divers organes : mais l’acte qui réveille leur trace, qui les offre au cerveau sous leurs images propres, qui met cet organe en état d’en former une foule de combinaisons nouvelles, ne dépend souvent[1] en aucune manière, de causes situées hors de l’organe sensitif.

Je n’insisterai pas davantage sur ce point de doctrine, qui me semble suffisamment éclairci par le simple énoncé des phénomènes. Mais il est nécessaire de ne point en perdre les résultats de vue : ils s’appliquent aux questions les plus importantes de la physiologie et de l’analyse philosophique ; et, sans eux, on n’a qu’une idée très-fausse des opérations directes de la sensibilité. Nous verrons ailleurs, qu’ils peuvent aussi jeter

  1. Je dis souvent, et non pas toujours. Dans beaucoup de cas, les opérations de l’imagination, ou de la mémoire sont directement excitées et déterminées à notre insu, par des impressions qu’il faut rapporter aux extrémités sentantes, externes ou internes.