Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/217

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beaucoup de jour sur les phénomènes du sommeil, dont nous avons laissé pressentir que la théorie se lie naturellement à celle de la folie et des différens délires.

D’autres faits aussi simples prouvent également que cette action, en quelque sorte, spontanée de l’organe sensitif, est quelquefois bornée à l’une de ses divisions. Dans plusieurs maladies, dont tous les médecins rencontrent chaque jour des exemples, l’on remarque certaines erreurs singulières, mais partielles, de la sensibilité ; erreurs qui sont fréquemment rectifiées par les impressions plus justes des autres organes, mais qui, fréquemment aussi, deviennent dominantes, et déterminent au moins de faux jugemens particuliers. J’ai vu des vaporeux qui se trouvoient si légers, qu’ils craignoient d’être emportés par le moindre vent ; j’en ai vu qui croyoient avoir le nez d’une grandeur excessive, et qui certifioient qu’ils le sentoient grossir d’une manière distincte. Quelques-uns recevoient l’impression de certaines odeurs extraordinaires ; d’autres entendoient, ou des bruits incommodes, ou des sons agréables.

Un homme qui avoit un abcès dans le