Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/279

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Ne passons point sous silence, au sujet de l’oreille et de l’œil, une remarque qui peut mener à des vues nouvelles, peut-être même à des notions plus exactes sur les sensations en elles-mêmes, et sur les traces qu’elles laissent dans l’organe sensitif. Nous avons dit que la perception des objets extérieurs ne paroît pas proprement se faire dans les organes des sens. Les circonstances dans lesquelles on rapporte des douleurs à certaines parties qui n’existent plus, semblent le prouver. Il est d’ailleurs vraisemblable que la perception se fait au même lieu que la comparaison : or, le siége de la comparaison est bien évidemment le centre commun des nerfs, auquel se rapportent les sensations comparées[1]. Cependant, je ne serois pas éloigné de penser que les sens, pris chacun à part, ont leur mémoire propre ; quelques faits de physiologie paroissent l’indiquer relativement au tact, au goût et à l’odorat. Mais une observation que tout le monde a faite, ou peut faire facilement sur soi-même, en fournit la preuve, ou l’induction plus

  1. Ces sensations appartiennent souvent à différens organes à-la-fois.