Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/341

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mens à des pertes trop véritables. L’âge mûr est donc encore celui de l’ambition, de cette passion égoïste et sombre, dont les jouissances ne font qu’irriter d’insatiables désirs.

Nous avons vu qu’au moment où l’activité de la circulation s’affaiblit, le système veineux s’engorge, et les hémorragies deviennent variqueuses. Les mouvemens vitaux, qui se mettent presque tous en rapport avec celui du sang, se font alors avec plus de lenteur : les maladies sont moins inflammatoires ; leur marche, leurs crises, leurs solutions, prennent un caractère général, en quelque sorte, chronique. Nous avons vu d’ailleurs que le système de la veine-porte, où le cours d’un sang épais et gras n’est pas aidé par l’action directe des muscles, comme dans les vaisseaux externes, est le premier à ressentir le changement dont dépend la pléthore veineuse. Les humeurs qui reviennent de toutes les parties flottantes du bas-ventre, cheminent avec plus d’embarras : les viscères que cette cavité contient, et particulièrement le foie et la rate, sont sujets à s’obstruer. De-là, ces maladies hypocondriaques si tenaces, dont l’effet n’est pas seulement d’exagérer le