Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/372

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de plus emporté dans leurs mouvemens ; ils donnent moins d’attention aux petites choses : peut-être même, en y regardant de plus près, trouveroit-on que leurs attitudes ne sont pas seulement plus libres et plus prononcées, mais qu’elles diffèrent aussi par la disposition habituelle à tel mouvement plutôt qu’à tel autre.

Les petites filles sont déjà sensiblement occupées de l’impression qu’elles font sur les personnes qui les entourent ; sentiment presque inconnu dans ces premiers temps, aux petits garçons, du moins lorsque des excitations artificielles n’ont pas fait naître en eux une vanité précoce : et dans leurs jeux, comme J. J. Rousseau l’observe très-bien, les filles préfèrent toujours ceux qui sont le plus relatifs au rôle que la nature leur destine ; elles semblent vouloir s’y préparer en le répétant de toutes les manières. Enfin, déjà l’art de la conversation, par lequel elles doivent un jour assurer leur empire, commence à leur devenir familier : elles s’y exercent incessamment : et ce tact délicat des convenances, qui distingue particulièrement leur sexe, paroît se développer chez elles, comme une faculté d’instinct, bien long-