Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/373

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temps avant que les jeunes garçons en aient la plus légère idée, long-temps même avant qu’ils aient reçu les impressions qui lui donnent naissance, et senti de quel usage il peut être dans la vie.

Mais, encore une fois, la différence physique et morale des sexes ne se prononce bien distinctement qu’à l’époque de la puberté.

Nous ne sommes point encore, et peut-être ne serons-nous jamais en état de déterminer par quelle action particulière les organes de la génération influent sur les autres organes ; comment ils dirigent, en quelque sorte, leurs opérations, et modifient le caractère et l’ordre des phénomènes qui s’y rapportent. Mais cette influence est évidente ; elle est incontestable. Les formes et les habitudes des hommes mutilés se rapprochent de celles de la femme. Les femmes chez qui l’utérus et les ovaires restent dans une inertie complète pendant toute la vie, soit que cela tienne à quelque vice de conformation, soit que la sensibilité du système nerveux, ou de quelques-unes de ses divisions ne s’exerce pas chez elles suivant l’ordre naturel ; ces femmes se rapprochent des formes et des