Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/38

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chacun de leurs membres, de son respect et de sa soumission aux règles de conduite qui dérivent de ces mêmes principes, peuvent se prouver, en quelque sorte, mathématiquement.

Mais il ne suffit pas que les lumières de la sagesse éclairent l’homme ; c’est par ses habitudes qu’il est gouverné : il importe donc sur-tout de lui faire prendre de bonnes habitudes. La sévérité des maximes auxquelles on a voulu l’assujettir dès l’enfance, sans motif valable, les lui fait bientôt rejeter, quand il devient son propre guide. Mais celles que sa raison avoue, prennent d’autant plus d’empire sur lui, qu’il les discute davantage ; et leur utilité, pour son bonheur, lui paroît d’autant plus démontrée, qu’il les a pratiquées plus long-tems. Telle est la puissance, et tels sont les fruits de la seule bonne éducation.

Il importe d’autant plus de rattacher la morale à ses motifs réels,