Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/439

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§. xiv.

On peut vouloir rechercher s’il se passe quelque chose d’analogue chez les hommes. Ceux à qui la nature a refusé la force virile, et ceux qui la perdent avec l’âge, n’éprouvent-ils point des modifications dépendantes de l’absence de ces facultés, qu’ils n’ont pas reçues, ou qui leur ont été ravies ? Cette question nous force à dire un mot des effets de la mutilation.

Les observateurs de tous les siècles ont remarqué dans les animaux mutilés, un ensemble d’habitudes particulières, qui n’ont pas toutes des rapports bien directs avec les fonctions des organes de la génération. Non-seulement les désirs de l’amour, ou disparoissent entièrement et sans retour pour ces individus dégradés, ou changent bizarrement de nature, et produisent en eux de nouvelles déterminations ; mais, de plus, le fond même de l’organisation générale se trouve alors singulièrement affecté. Le tissu cellulaire devient plus abondant et plus lâche ; les muscles s’affoiblissent ; les courbures de certains os changent de direction ; les articulations se gonflent ; la voix devient plus aiguë : enfin,