Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/440

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les causes de quelques maladies paroissent détruites ; d’autres maladies les remplacent ; et leurs mouvemens critiques suivent un ordre différent.

Le changement qui se fait dans les dispositions morales, est peut-être plus remarquable encore. Les anciens croyoient que la mutilation dégrade l’homme, et perfectionne, au contraire, l’animal. Le fait est qu’elle les dégrade également l’un et l’autre, puisqu’elle altère leur nature. Mais en rendant l’animal plus foible, elle le rend plus docile et plus propre aux vues de l’homme : en brisant le lien qui l’unit le plus fortement à son espèce, elle développe en lui des sentimens plus vifs d’attention et de reconnoissance pour la main qui le nourrit.

L’effet est le même dans l’homme. La mutilation le sépare, pour ainsi dire, de son espèce : et la flamme divine de l’humanité s’éteint presque entièrement dans son cœur, à la suite de l’évènement fatal qui le prive des plus doux rapports établis par la nature, entre les êtres semblables.

On sait que les eunuques sont, en général la classe la plus vile de l’espèèe humaine : lâches et fourbes, parce qu’ils sont foibles ;