Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/483

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ses extrémités sont tantôt plongées dans les sucs cellulaires, ou graisseux ; tantôt, leur pulpe épanouie et mise presque à nu, s’offre, en quelque sorte, sans intermédiaire, aux impressions ; tantôt, ces extrémités sont molles et comme flottantes ; tantôt, elles sont sèches et tendues[1]. Or, l’observation nous apprend, d’une part, que l’action des corps extérieurs et des stimulans internes est singulièrement engourdie par la surabondance de la graisse et des mucosités ; que, d’autre part, au contraire, les papilles nerveuses sont d’autant plus sensibles, que ces stimulans et ces corps agissent plus immédiatement sur elles. C’est encore un fait général, constaté par l’observation, que la sensibilité des parties est en raison directe de la tension des membranes. Tout ce qui peut resserrer et dessécher une partie, sans durcir trop considérablement ses enveloppes, la rend plus sensible ; tout ce qui la relâche et la détend, la rend en même temps aussi moins susceptible d’impressions[2].

  1. Ou du moins elles s’épanouissent à la surface de parties solides qui ont elles-mêmes ces qualités.
  2. Quand le relâchement va jusqu’à débiliter le système, ou un de ses centres partiels, il le rend,