Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/496

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flottantes du bas-ventre, il correspond avec elles, par les sympathies les plus directes et les plus étendues, et leur fait toujours ressentir vivement, et partager jusqu’à un certain point, la manière dont s’exécutent ses fonctions.

Quand cette prédominance de volume du foie survit dans l’adulte, aux révolutions de l’ âge ; quand ce viscère, après que la bile a pris toute son activité, continue à la fournir dans la même abondance proportionnelle, les phénomènes de la vie présentent de nouveaux caractères : il se prépare un genre particulier de tempérament.

Parmi les humeurs animales qui peuvent être facilement soumises à l’examen, la bile est certainement une des plus dignes d’attention. Formée d’un sang qui s’est dépouillé de plus en plus, dans son cours, de ses parties purement lymphatiques et muqueuses[1], elle est surchargée de matières huileuses et grasses : et cependant ce sang rapporte, si l’on peut s’exprimer ainsi, des impressions de vie multipliées, de chacun des organes qu’il a parcourus. Aux yeux du chimiste, la

  1. Ou plutôt, les parties muqueuses se sont transformées en albumen.