Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/506

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l’abondance des sucs muqueux ira toujours en croissant. Ces sucs, épanchés de toutes parts, gêneront et affoibliront de plus en plus, les vaisseaux ; ils engorgeront les poumons ; ils dégraderont immédiatement, dans leur source, la sanguification et la production de la chaleur.

Mais leurs effets ne s’arrêtent pas là. Bientôt ils émoussent la sensibilité des extrémités nerveuses ; ils assoupissent le système cérébral lui-même : enfin ; les fibres charnues, que ces mucosités inondent, et qui ne se trouvent sollicitées que par de foibles excitations, perdent graduellement leur ton naturel ; et la force totale des muscles s’énerve et s’engourdit.

Que chez les sujets flegmatiques, ou pituiteux, le foie et les organes de la génération aient moins d’activité, c’est un fait constant que l’observation démontre. On ne remarque point ici, l’appétit vif et les digestions rapides propres au bilieux. Les résultats de digestions incomplètes s’y rapprochent beaucoup de ce qu’on observe dans les enfans. Elles produisent, comme dans ces derniers, des mucosités intestinales très-abondantes, des déjections d’une couleur moins foncée. On