Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/537

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Et dans cet état de choses lui-même, il ne faut pas croire que l’observation ne pût découvrir encore des différences notables, soit par rapport au caractère et à la direction des forces physiques vivantes, soit par rapport aux facultés et aux habitudes de l’entendement et de la volonté. L’égalité ne seroit réelle qu’en général : elle seroit uniquement approximative, dans les cas particuliers.

Voyez ces haras, où l’on élève, avec des soins égaux et suivant des règles uniformes, une race de chevaux choisis : ils ne les produisent pas tous exactement propres à recevoir la même éducation, à exécuter le même genre de mouvemens. Tous, il est vrai, sont bons et généreux ; ils ont même tous beaucoup de traits de ressemblance, qui constatent leur fraternité : mais cependant chacun a sa physionomie particulière ; chacun a ses qualités prédominantes. Les uns se font remarquer par plus de force ; les autres par plus de vivacité, d’agilité, de grâce : les uns sont plus indépendans, plus impétueux, plus difficiles à dompter ; les autres sont naturellement plus doux, plus attentifs, plus dociles, &c., &c., &c. De même, dans la