Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y lièrent leurs principes de morale ; ils fondèrent ces principes, ces systèmes et ces méthodes sur la connoissance physique de l’homme. On ne peut douter que la grande influence qu’ils ont exercée sur leur siècle et sur les siècles suivans, ne soit due en grande partie, à cette réunion d’objets qui se renvoient mutuellement une si vive lumière, et qui sont si capables, par leurs résultats combinés, d’étendre, d’élever et de diriger les esprits.

C’est en vain qu’on chercheroit dans les monumens historiques, des notions précises sur les doctrines de Pythagore, sur les véritables progrès qu’il fit faire à la science humaine : ses écrits n’existent plus ; ses disciples, trop fidèles au mystère dont l’ignorance publique avoit peut-être fait une nécessité pour les philosophes, n’ont guère divulgué que la partie ridicule de ses opinions ; et les historiens de la philosophie sont presque entièrement réduits sur ce sujet, à des conjectures. Mais il est une autre manière de juger Pythagore : c’est par les faits. Or, son école, la plus grande et la plus belle institution dont un particulier ait jamais formé le plan, a fourni, pendant plusieurs siècles, des législateurs à toute l’ancienne Italie, des savans,