Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/62

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dont l’union ne s’est rencontrée depuis nulle part au même degré ; et, lorsqu’ils désespéroient de pouvoir agir sur les polices générales, s’efforçant du moins, tantôt par les préceptes d’une philosophie forte et sévère, tantôt par des doctrines plus riantes et plus faciles, tantôt par une appréciation dédaigneuse de tout ce qui tourmente les foibles humains, s’efforçant, dis-je, de mettre le bonheur individuel à l’abri de la fureur des tyrans, de l’iniquité des lois, des caprices même de la nature !

Parmi ces bienfaiteurs du genre humain, dont les noms suffiroient pour consacrer le souvenir d’un peuple si justement célèbre à tant d’autres égards, quelques génies extraordinaires se font particulièrement remarquer. Pythagore, Démocrite, Hippocrate, Aristote et Épicure doivent être mis au premier rang. Quoiqu’Hippocrate soit plus spécialement célèbre par ses travaux et ses succès dans la théorie, la pratique et l’enseignement de son art, je le mets de ce nombre, parce qu’il transporta, comme il le dit lui-même, la philosophie dans la médecine, et la médecine dans la philosophie. Tous les cinq créèrent des méthodes et des systèmes rationnels ; ils