Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/66

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tion des organes lui donne plus de force et de lucidité, de lui conserver toute sa fraîcheur, en ne le fatiguant pas à contre-temps lorsque l’état de rémission lui commande le repos. Tout le monde peut observer sur soi-même ces alternatives d’activité et de langueur dans l’exercice de la pensée : mais ce qu’il y auroit de véritablement utile, seroit d’en ramener les périodes à des lois fixes, prises dans la nature, et d’où l’on pût tirer des règles de conduite applicables, moyennant certaines modifications particulières, aux diverses circonstances du climat, du tempérament, de l’âge, en un mot à tous les cas où les hommes peuvent se trouver[1]. Une partie des matériaux de ce travail existe : l’observation pourroit facilement fournir ce qui manque ; et la philosophie rattacheroit ainsi quelques idées de Pythagore, et l’une des plus précieuses découvertes de la physiologie ancienne, à l’art de la pensée, qui sans doute n’en doit

  1. Il faudrait pouvoir indiquer, en même temps, les moyens d’arrêter, de changer, de diriger ces mouvemens, quand l’ordre n’en est pas conforme à nos besoins.