Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/97

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que lorsqu’il s’agit de vaincre de grandes et fortes résistances. D’ailleurs, aussi mobiles que les précédens, ils le paroissent davantage : leurs changemens brusques ont en effet quelque chose de bien plus frappant ; car leur vie entière étant un état de passion, ce qu’ils rebutent aujourd’hui avec dégoût, ils l’avoient embrassé hier avec transport. Ils sont ordinairement grands mangeurs et portés à tous les excès. Leurs maladies ont un caractère singulier de véhémence : elles se rapportent presque toutes à la classe des plus aiguës, changent brusquement de face, et se terminent ou par une mort prompte, ou par des crises précipitées.

Il est au contraire des hommes dont la complexion lâche et molle, la physionomie tranquille et presque insignifiante, les cheveux plats et sans couleur, les yeux ternes, les muscles foibles, quoique volumineux, le corps chargé d’embonpoint, les mouvemens tardifs et mesurés, le pouls lent, petit, incertain, disparoissant sous le doigt, annoncent des dispositions physiques entièrement opposées à celles que nous venons de décrire. Leurs sensations sont peu vives et peu profondes ; leurs idées peu nombreuses et peu